👯 Bertrand Russell Eloge De L OisivetĂ© Pdf

TĂ©lĂ©chargerle livre AutoritĂ© et individu L' de Bertrand RUSSELL en Ebook au format PDF sur Vivlio et retrouvez le sur votre liseuse prĂ©fĂ©rĂ©e. Descriptiondu livre Eloge de l'OisivetĂ© : Eloge de l'OisivetĂ© a Ă©tĂ© Ă©crit par Bertrand Russell qui connu comme un auteur et ont Ă©crit beaucoup de livres intĂ©ressants avec une grande narration. Eloge de l'OisivetĂ© a Ă©tĂ© l'un des livres de populer sur 2016. Il contient 38 pages et disponible sur format . Ce livre a Ă©tĂ© trĂšs surpris en raison de sa note Dansce texte Russel ne fait pas vraiment l'Ă©loge de l'oisivetĂ©, mais il dit qu'il ne faut pas valoriser le travail Ă  outrance. Travailler plus ce n'est pas une idĂ©e qui vient de soi, mais c'est un concept ancien qu'on a inculquĂ© aux peuples. terreou dans le sol ; le second, Ă  dire Ă  quelqu'un d’autre de le faire. » (B. Russell) Bertrand Russell, philosophe, mathĂ©maticien et prix Nobel de littĂ©rature, publie en 1932 un essai intitulĂ© « Éloge de l’oisivetĂ© ». Ce livre est un plaidoyer pour une plus juste distribution des richesses obtenues grĂące aux progrĂšs techniques de la rĂ©volution industrielle. Si ces ISBN 2-84485-083-9 Existe aussi aux formats ePub et PDF Inventaire de la collection Extrait d'Éloge de l'oisivetĂ© . OĂč trouver ce livre Livres du mĂȘme auteur Ajouter Ă  mon parcours Éloge de l’oisivetĂ© Bertrand Russell. Nouvelles dictatures europĂ©ennes et Seconde Guerre mondiale La montĂ©e des pĂ©rils (1920-1939) “Les mĂ©thodes de production modernes nous Elogede l'oisivetĂ© de Bertrand Russell Un document des plus intĂ©ressants sur la relation travail / loisir Avec ce livre Ă©crit en 1930, l'Ă©diteur poursuit son propre Ă©loge de la paresse, pour installer une vĂ©ritable collection. Et dans ce livre comme dans les autres, c'est «la morale du travail de l'Etat esclavagiste» qui est stigmatisĂ©e, l'oisivetĂ© Ă©tant supposĂ©e LEloge de l'oisivetĂ© est une pĂ©pite dĂ©nichĂ©e dans l'oeuvre immense et protĂ©iforme de Bertrand Russel. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mĂȘmes de la civilisation moderne. DerriĂšre l'humour et l'apparente lĂ©gĂšretĂ© du propos se cache une rĂ©flexion de natu Elogede l'oisivetĂ© - - Bertrand Russell - L’Éloge de l'oisivetĂ© est une pĂ©pite dĂ©nichĂ©e dans l’Ɠuvre immense et protĂ©iforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mĂȘmes de la civilisation moderne. DerriĂšre l'humour et l'apparente lĂ©gĂšretĂ© du propos se TĂ©lĂ©chargezgratuitement le livre Eloge de l’oisivetĂ©, publiĂ© le 18/01/2002 par l'Ă©diteur Allia en format .epub ou .pdf. Le fichier a des 38 pages et sa taille est de 182kb (fichier .epub). Le fichier a des 38 pages et sa taille est de 182kb (fichier .epub). kN5q. Travailler moins pour vivre mieuxSi le salariĂ© ordinaire travaillait quatre heures par jour, il y aurait assez de tout pour tout le monde, et pas de chĂŽmage en supposant qu’on ait recours Ă  un minimum d’organisation rationnelle. Cette idĂ©e choque les nantis parce qu’ils sont convaincus que les pauvres ne sauraient comment utiliser autant de loisir. 1932, Éloge de l’oisivetĂ©, Bertrand Russell.[1] Dans les mĂȘmes annĂ©es trente, Keynes prĂ©disait pour l’an 2000 la semaine de 15 heures avec un niveau de vie quatre fois le progrĂšs technique a tenu ses promesses, le bien ĂȘtre promis n’est pas au rendez-vous. En 2000, nos pays sont cinq fois plus riches que dans les annĂ©es 30 mais le travail s’est intensifiĂ© pour certains, il s’est prĂ©carisĂ© pour d’autres, il a disparu pour beaucoup trop de salariĂ©s au lieu d’ĂȘtre partagĂ© entre toutes les mains. Au lieu de nous libĂ©rer, la machine nous a rĂ©duction du temps de travail a bien lieu. C’est celle qui, sans cesse, augmente les effectifs de l’armĂ©e de rĂ©serve composĂ©e de chĂŽmeurs et de travailleurs prĂ©caires pendant que d’autres doivent travailler plus de 40 heures par semaine pendant encore plus d’annĂ©es. C’est Ă  cette inĂ©galitĂ© aussi qu’il faut s’attaquer celle de pouvoir disposer de son temps pour vivre sa vie comme on l’ des ressources et la dĂ©tĂ©rioration de notre environnement nous imposent de revoir notre modĂšle Ă©conomique fondĂ© sur une augmentation permanente de la production de biens dont l’utilitĂ©Ì peut ĂȘtre questionnĂ©e et que le marketing nous enjoint de chantage Ă  l’emploi, quand l’existence de chacun est subordonnĂ©e Ă  l’exercice d’une activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e, doit cesser pour autoriser une Ă©volution vers un monde plus respectueux de l’environnement et Ă©conome en ressources naturelles. Laisser le marchĂ© continuer Ă  imposer sa loi au nom de la compĂ©titivitĂ© internationale et de la maximisation des profits est faut changer de paradigme On nous dit le travail est vital pour assurer le gĂźte et le couvert, nous disons au contraire qu’assurer Ă  toutes et tous les conditions concrĂštes d’existence est encore beaucoup plus vital pour vivre mieux. Le quasi-monopole de l’emploi comme source de revenu est pour beaucoup dans la valeur sociale qui est accordĂ©e au travail. Pour abolir ce culte du travail, il faut briser ce monopole, il faut garantir un revenu Ă  tous. Batiste Mylondo [2] Nous avons largement les moyens en revenus 1 450 M€ et en patrimoine 12 500 M€ d’assurer Ă  tous les membres de la communautĂ© ce droit universel Ă  une existence digne en toute circonstance. Enfin les machines qui remplacent l’ouvrier peuvent et doivent aussi contribuer Ă  assurer son existence comme le prĂ©conisait dĂ©jĂ  Jean de Sismondi 1773- 1842 .Ainsi avec ce revenu de vie on peut Travailler moins en rĂ©duisant le temps consacrĂ© Ă  un emploi contraint, nĂ©cessaire pour vivre mais peu valorisant,Travailler mieux en se libĂ©rant d’un emploi facilement automatisable, d’un emploi nocif et inutile pour soi et pour la moins Avec la semaine de quatre jours et l’allocation d’existenceLes travaux de Pierre Larrouturou l’ont montrĂ© la semaine de quatre jours n’est pas une hĂ©rĂ©sie Ă©conomique, elle est au contraire la seule solution pour partager les emplois qui existent encore. Mais malgrĂ© quelques timides expĂ©riences on tourne le dos Ă  une telle perspective. On incite encore ceux qui ont un emploi Ă  travailler plus la durĂ©e hebdomadaire en France d’un plein temps est aujourd’hui de plus de 38 heures ! et on repousse l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite ; Ces choix ont pour consĂ©quences l’augmentation du chĂŽmage, l’accroissement sans fin des dĂ©penses sociales pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts Ă  la fois du chĂŽmage de masse, de la prĂ©caritĂ© et de la surcharge de travail sur des salariĂ©s de moins en moins nombreux. Rythme de vie trop rapide, surcharge de travail, manque de temps pour soi ou pour leurs proches, trajets trop longs
 Les actifs de six pays occidentaux dont la France ont certaines aspirations quant au futur de leur vie professionnelle. Mais les 12 074 salariĂ©s interrogĂ©s pour une Ă©tude internationale aspirent surtout Ă  ralentir le rythme 78 % et travailler moins 51 % ! Guirec Gombert, HELLOWORKPLACE [3]Le partage des emplois avec l’allocation d’un revenu d’existence peut rĂ©soudre la quadrature du cercle qui est celle de libĂ©rer du temps sans baisse des revenus pour le travailleur, ni augmentation du coĂ»t du montre que pour le salariĂ© rĂ©munĂ©rĂ© au Smic, avec l’AUE Ses revenus augmentent de 20 % ;son temps libre hebdomadaire augmente de 50 %avec une journĂ©e de travail libĂ©rĂ©e, en thĂ©orie, un emploi serait créé pour quatre emplois salariĂ©s existants,La productivitĂ© de l’entreprise ne manquerait pas d’augmenter ce qui autoriserait une augmentation nominale des salaires avec un accord collectif. Ainsi, avec l’AUE c’est un vĂ©ritable cercle vertueux qui s’enclenche au profit de tous les cette exemple un ouvrier payĂ© au SMIC pour 35h par semaine est rĂ©munĂ©rĂ© 1464 €, en 4 jours avec l’AUE de 900 € et une contribution CAUE de 244 € serait rĂ©munĂ©rĂ© 1740 €.Voir la prĂ©sentation complĂšte Avec l’allocation d’existence, le temps partiel n’est plus synonyme de prĂ©caritĂ©. On peut choisir de partager son temps entre un emploi Ă  temps partiel et d’autres activitĂ©s comme pour s’occuper de ses enfants ou de ses proches, pour crĂ©er, pour prendre des responsabilitĂ©s syndicales, associatives, politiques
 On peut dĂ©cider de prendre un congĂ© de six mois pour un voyage, pour des travaux, force du revenu universel est ici double d’une part, il assure positivement» un socle de revenus et d’autre part, il laisse chacun libre de complĂ©ter cette base par des revenus d’activitĂ© salariĂ©e. La modulation du temps de travail et la discontinuitĂ© de l’activitĂ© ne sont plus des menaces mais des opportunitĂ©s. Julien Dourgnon [4]Ce vĂ©ritable salaire socialisĂ© avec l’AUE, ouvre la voie Ă  la civilisation du temps libĂ©rĂ© » chĂšre Ă  AndrĂ©Ì Gorz et Ă©mancipe l’ĂȘtre humain de sa condition de prolĂ©taire, condamnĂ© Ă  perdre sa vie Ă  essayer de la cette rĂ©duction du temps de travail concertĂ©e est une voie prometteuse pour mieux distribuer les emplois, la combiner avec l’allocation d’existence permet en sus d’aller aussi vers le travail hors de l’emploi mieux en libĂ©rant le travail du carcan de l’emploiDĂ©jĂ  en 1884, William Morris, fondateur de la Socialist League [5] dans un texte intitulĂ© travail utile et vaine besogne, dĂ©nonçait le travail dĂ©nuĂ© de sens et inutile Un travail digne de ce nom suppose l’espoir du plaisir dans le repos, dans l’usage que nous ferons de son produit et dans la mise en Ɠuvre quotidienne de nos talents crĂ©atifs. Tout autre travail que celui-lĂ Ì€ ne vaut rien – c’est un travail d’esclave – c’est besogner pour vivre et vivre pour besogner.[6]Un siĂšcle et demi plus tard, rien n’a changĂ©, bien au contraire. Le travail aliĂ©nĂ© triomphe seulement le travail paie peu mais l’emploi salariĂ© n’est plus Ă©mancipateur. Il est trop souvent cause de souffrances. 90 % des salariĂ©s s’interrogent sur leur emploi actuel. Un salariĂ© sur quatre est en Ă©tat d’hyper stress, plus des deux tiers des 29 millions de salariĂ©s consomment des psychotropes, se dopent ou ont des addictions pour affronter leurs conditions de travail et le stress [7]. La crise de sens du travail touche de plus en plus tĂŽt les salariĂ©s, les cadres comme les les salariĂ©s aspirent Ă  changer de mode de vie et Ă  un travail plus valorisant. La pandĂ©mie Covid 19 a accĂ©lĂ©rĂ© ce phĂ©nomĂšne de dĂ©sertion du marchĂ© de l’emploi. LibĂ©rer le travail du carcan de l’emploi qu’on nous impose est devenue une l’aide de la technologie, le revenu d’existence permet d’accompagner ces profondes mutations et de s’échapper de ces emplois devenus inutiles ou absurdes, voire dangereux pour son intĂ©gritĂ© physique ou psychique. Il donne la possibilitĂ© de redĂ©couvrir un mĂ©tier, de s’approprier de nouveaux savoir-faire, des compĂ©tences, des responsabilitĂ©s, de crĂ©er de la vĂ©ritable valeur pour soi, pour les siens, pour la viabilise ainsi des mĂ©tiers aujourd’hui peu rĂ©munĂ©rateurs Un jeune paysan n’est plus obligĂ© d’exercer un emploi complĂ©mentaire pour Ă©quilibrer le budget de la ferme, cumulant ainsi plus de 70 heures de travail par semaine. S’il vit en couple, avec l’AUE, les deux conjoints ont des choix de vie beaucoup plus larges ils peuvent ensemble se consacrer entiĂšrement Ă  leur activitĂ© agricole, ils peuvent employer quelqu’un Ă  mi-temps, prendre des vacances d’existence est le prix Ă  payer par toute la communautĂ© pour l’émancipation, l’épanouissement et l’inclusion de chacun de ses membres. Comme le souligne Nancy Fraser dans Qu’est-ce que la justice sociale ? ce systĂšme de redistribution universel rĂ©ellement transformateur peut modifier progressivement l’équilibre du pouvoir entre le capital et le travail en minant la marchandisation de la force de permettra de faire le tri entre les emplois inutiles les fameux bullshit jobsde David Graeber et les emplois dont on ne peut se passer parce qu’ils ont une vĂ©ritable utilitĂ© des Ă©boueurs de New York montre qu’il est possible de valoriser des mĂ©tiers pĂ©nibles mais trĂšs utiles pour la sociĂ©tĂ©. Aujourd’hui, plus de 50 ans aprĂšs une grĂšve historique de 9 jours, qui avait noyĂ©Ì la ville dans les ordures en fĂ©vrier 1968, un ouvrier au service de la propretĂ© Ă  New York gagne jusqu’à 70 000 $ par an aprĂšs cinq ans d’anciennetĂ©.[8] Si cette conquĂȘte a Ă©tĂ© possible dans l’antre mondiale du capitalisme, avec ce revenu minimum garanti, chacun sera encore plus fort pour lutter pour de meilleures conditions de Morris dans Travail utile et vaine besogne[9] rĂȘvait de cette libertĂ©Ì qui reste Ă  conquĂ©rir Une fois libĂ©rĂ©s de l’angoisse quotidienne de la faim, quand ils auront dĂ©couvert ce qu’ils veulent vraiment et que rien sinon leurs propres besoins n’exercera plus sur eux de contrainte, les gens refuseront de fabriquer les niaiseries qu’on qualifie d’articles de luxe ou le poison et les ordures qu’on nomme articles bon oui, il existe bien une alternative au sinistre et dĂ©bile projet du travailler plus pour gagner plus, pour que chacun participe avec ses moyens Ă  la crĂ©ation de richesses sans ĂȘtre condamnĂ© Ă  travailler trop, Ă  travailler mal ou au contraire ĂȘtre assignĂ© Ă  l’inaction et Ă  la ce revenu de vie ne permet pas seulement de rĂ©duire le temps de travail dans l’emploi, il autorise Ă  travailler autrement et mieux en osant abandonner un emploi dĂ©nuĂ© de sens, un travail marchandise.[10] Alain SupiotLe travail permet d’habiter le monde, Ă  condition d’ĂȘtre libĂ©rĂ© de cette angoisse de devoir assurer Ă  tout prix le lendemain pour soi et sa famille et ne plus cĂ©der au chantage d’un emploi de survie, Ă  condition de pouvoir donner du sens et du temps Ă  chacune de nos activitĂ©s. L’allocation universelle d’existence ouvre la porte Ă  une sociĂ©tĂ© du choix, du temps libĂ©rĂ© de la compĂ©tition et de la performance individuelle, pour que chacun et chacune, dans une Ă©gale considĂ©ration, trouve sa place dans la communautĂ© des humains et dans le respect de son Van Parijs, philosophe, fondateur du Basic Income Earth Network Il s’agit de construire un État social qui mise intelligemment sur l’épanouissement du capital humain plutĂŽt que sur l’astreinte d’un emploi non choisi. ____________________[1] Éloge de l’oisivetĂ©Ì, Bertrand Russell, premiĂšre Édition, 1932, Routledge and The Bertrand Russell Peace Fondation. Paris Ă©ditions Allia, 2002, pour la traduction française, 40 p. Traduit de l’anglais par Michel Parmentier.[2] Batiste Mylondo, Ne pas perdre sa vie Ă  la gagner, pour un revenu de citoyennetĂ©, Éditions du croquant, 2010.[3] Les salariĂ©s occidentaux aspirent Ă  changer de mode de vie par Guirec Gombert, HELLOWORKPLACE, 23 juin 2016.[4] Julien Dourgnon Revenu universel Pourquoi ? Comment ?[5] Avec entre autres Eleanor Marx, fille de Karl Marx.[6] Texte prĂ©sentĂ© par Anselm Jappe dans La civilisation et le travail Éditions Le passager clandestin, 2013.[7] Quand le travail pousse au dopage une rĂ©alitĂ©Ì pour 69 % des Français, Journal Sud-Ouest, 11/11/2017[8] Lire pages 147 et suivantes Utopies rĂ©alistes de Rutger Bregman, Éditions du Seuil, 2017.[9] Texte prĂ©sentĂ©Ì par Anselm Jappe dans La civilisation et le travail, Éditions Le passager clandestin, 2013[10] Le travail n’est pas une marchandise. Contenu et sens du travail au XXI ° siĂšcle, Alain Supiot, Leçon de clĂŽture du CollĂšge de France du 22 mai PubliĂ© le mardi 26 mai 2020 Ă  13h34 En 1932, une crise, comme celle que nous pourrions connaĂźtre, menace l'Ă©conomie mondiale. Alors que la question de l'allongement du temps de travail et de la rĂ©duction des jours de congĂ©s revient au cƓur des dĂ©bats, redĂ©couvrons un texte du philosophe Bertrand Russell, dans lequel il faisait l'Ă©loge de l'oisivetĂ©. Petit-fils de Premier ministre, Bertrand Russell, philosophe et mathĂ©maticien gallois issu d'une des plus grandes familles britanniques Whig, publiait, en 1932, dans la revue, Review of Reviews, un article au ton sardonique et au titre provocateur, In Praise of Idleness, traduit par Éloge de l'OisivetĂ©. Deux ans plus tard, ce mĂȘme texte imprimĂ© dans un recueil d’essais, commence ainsi Ainsi que la plupart des gens de ma gĂ©nĂ©ration, j'ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© selon le principe que l'oisivetĂ© est mĂšre de tous les vices. Comme j'Ă©tais un enfant pĂ©tri de vertu, je croyais tout ce qu'on me disait, et je me suis ainsi dotĂ© d'une conscience qui m'a contraint Ă  peiner au travail toute ma vie. Cependant, si mes actions ont toujours Ă©tĂ© soumises Ă  ma conscience, mes idĂ©es, en revanche, ont subi une rĂ©volution. En effet, j'en suis venu Ă  penser que l'on travaille beaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu'il importe Ă  prĂ©sent de faire valoir dans les pays industrialisĂ©s un point de vue qui diffĂšre radicalement des prĂ©ceptes traditionnels. Bertrand Russell dĂ©fend l'idĂ©e que, pour accĂ©der Ă  davantage de bonheur, voire mĂȘme Ă©viter de mettre en pĂ©ril l'Ă©conomie, il faut procĂ©der Ă  une baisse du temps de travail journalier, Ă©corchant au passage toute la valeur "vertueuse" du travail Pour parler sĂ©rieusement, ce que je veux dire, c'est que le fait de croire que le TRAVAIL en lettres majuscules dans le texte est une vertu est la cause de grand maux dans le monde moderne, et que la voie du bonheur et de la prospĂ©ritĂ© passe par une diminution mĂ©thodique du travail. Pour Bertrand Russell, cette valorisation du travail est un phĂ©nomĂšne historique et culturel. Il explique que la diminution du temps travaillĂ© est non seulement souhaitable mais rendue possible grĂące aux progrĂšs techniques. CatĂ©gorisant d'une façon un peu simpliste le travail en deux types d'activitĂ©, il dĂ©nonce au passage l'organisation hiĂ©rarchique mise en place dans notre sociĂ©tĂ© Il existe deux types de travail le premier consiste Ă  dĂ©placer une certaine quantitĂ© de matiĂšre se trouvant Ă  la surface de la Terre, ou dans le sol mĂȘme ; le second, Ă  dire Ă  quelqu'un d'autre de le faire. Le premier type de travail est dĂ©sagrĂ©able et mal payĂ©. Le second type est agrĂ©able et trĂšs bien payĂ©. Le second type de travail peut s'Ă©tendre de façon illimitĂ©e il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils sur le genre d'ordres Ă  donner. Le philosophe, Ă©galementmathĂ©maticien et logicien, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un rationaliste dĂ©nonçant alors l'injuste rĂ©partition du travail qui s'est rĂ©pĂ©tĂ©e notamment aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale La guerre a dĂ©montrĂ© de façon concluante que l'organisation scientifique de la production permet de subvenir aux besoins des populations modernes en n'exploitant qu'une part minime de la capacitĂ© de travail du monde actuel
 Si, Ă  la fin de la guerre, cette organisation
 avait Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e, et si on avait pu rĂ©duire Ă  quatre le nombre d'heures de travail, tout aurait Ă©tĂ© pour le mieux. Au lieu de quoi, on en est revenu au vieux systĂšme chaotique oĂč ceux dont le travail Ă©tait en demande devaient faire de longues journĂ©es tandis qu'on abandonnait le reste au chĂŽmage et Ă  la faim. L'oisivetĂ© comme loisir studieux n'est pas un vilain dĂ©faut Bertrand Russell prĂȘche pour une Ă©vidente rĂ©partition du travail, libĂ©rant ainsi du temps de loisir. Loisir dont les classes supĂ©rieures, privilĂšge des prĂȘtres et des guerriers au Moyen Âge, peut faire craindre qu'il incite ses bĂ©nĂ©ficiaires Ă  une oisivetĂ© dangereuse et corruptrice. Une notion qui, comme le rappelle le philosophe, a toujours choquĂ© les riches. Se souvenant de son enfance, Russell est nĂ© en 1872, Ă  une Ă©poque oĂč les travailleurs des villes commençaient Ă  acquĂ©rir des jours fĂ©riĂ©s, il se rappelle la rĂ©flexion d'une vieille duchesse Qu'est ce que les pauvres vont faire avec des congĂ©s ? C'est travailler qu'il leur faut. Si la signification des mots oisivetĂ© et loisir semble se confondre dans le texte et porte Ă  confusion, leur notion respective en appelle Ă  deux activitĂ©s bien diffĂ©rentes. Par loisir, leisure en anglais, il ne s’agit pas d'un vif encouragement Ă  la paresse, Ă  l’inaction ou au divertissement. En fait, il serait plus adĂ©quat d'employer le terme latin otium, une conception ancienne qui s'apparente Ă  une forme de loisir studieux. Cette oisivetĂ© est celle louĂ©e par le philosophe romain de l'Ă©cole stoĂŻcienne, SĂ©nĂšque. Dans un essai Ă©crit en 62 apr. au mĂȘme titre que celui de Russel, le philosophe proclame 
isolĂ©s, nous serons meilleurs. Dira-t-on qu'il est permis de se retirer auprĂšs des hommes les plus vertueux, et de choisir un modĂšle, sur lequel on rĂšgle sa vie ? Cela ne se fait qu'au sein du repos. Dans son analyse et ses rĂ©flexions, Bertrand Russell procĂšde Ă  une diffĂ©renciation marquĂ©e entre les pĂŽles que sont l'Orient et l'Occident dans leurs rapports et leurs problĂ©matiques respectives au travail ainsi que de sa valeur. Il fait grand cas de l'URSS Ă©galement, comparant la situation du prolĂ©tariat en Russie avec celle des femmes En gĂ©nĂ©ral, ils les riches en Russie ont essayĂ© de faire croire aux travailleurs manuels que toute activitĂ© qui consiste Ă  dĂ©placer de la matiĂšre revĂȘt une certaine forme de noblesse, tout comme les hommes ont tentĂ© de faire croire aux femmes que leur esclavage sexuel confĂ©rait une espĂšce de grandeur. AprĂšs un diagnostic, le philosophe opĂšre dans son analyse, une nette diffĂ©renciation d'apprĂ©hension entre production et consommation. La premiĂšre monopolise davantage les attentions que la seconde et ainsi, l'homme, tout absorbĂ© Ă  produire, oublie de juger et surtout d'Ă©valuer les avantages et le plaisir que procure cette tĂąche au consommateur. Ce divorce, explique Russell, entre les fins individuelles et les fins sociales de la production, empĂȘche les gens de penser clairement. La journĂ©e de quatre heuresQuand je suggĂšre qu'il faudrait rĂ©duire Ă  quatre le nombre d'heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure frivolitĂ© tout le temps qu'il reste. Je veux dire qu'en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu'il devrait pouvoir disposer de son temps comme bon lui semble. Ainsi rĂ©duit le temps passĂ© au travail, le philosophe estime que l’homme, grĂące Ă  l’éducation, pourrait ĂȘtre un "oisif " dont il fait un Ă©loge tempĂ©rĂ© car ces privilĂ©giĂ©s, dans des temps plus anciens, pouvaient aussi se montrer tyranniques Autrefois, il existait une classe oisive assez restreinte et une classe laborieuse plus considĂ©rable. La classe oisive bĂ©nĂ©ficiait d’avantages qui ne trouvaient aucun fondement dans la justice sociale, ce qui la rendait nĂ©cessairement despotique, limitait sa compassion, et l’amenait Ă  inventer des thĂ©ories qui pussent justifier ses privilĂšges. Ces caractĂ©ristiques flĂ©trissaient quelque peu ses lauriers, mais, malgrĂ© ce handicap, c’est Ă  elle que nous devons la quasi totalitĂ© de ce que nous appelons la civilisation. Elle a cultivĂ© les arts et dĂ©couvert les sciences ; elle a Ă©crit les livres, inventĂ© les philosophies et affinĂ© les rapports sociaux. MĂȘme la libĂ©ration des opprimĂ©s a gĂ©nĂ©ralement reçu son impulsion d’en haut. Sans la classe oisive, l’humanitĂ© ne serait jamais sortie de la barbarie. Le philosophe conclut son texte en panĂ©gyrique de ce temps d'oisivetĂ©, temps de loisir mis Ă  profit intelligemment, "humainement" tout en constatant la triste obstination de la marche du monde Il y aura assez de travail Ă  accomplir pour rendre le loisir dĂ©licieux, mais pas assez pour conduire Ă  l’épuisement
 Les hommes et les femmes ordinaires, ayant la possibilitĂ© de vivre une vie heureuse, deviendront plus enclins Ă  la bienveillance qu’à la persĂ©cution et Ă  la suspicion. Le goĂ»t pour la guerre disparaĂźtra, en partie pour la raison susdite, mais aussi parce que celle-ci exigera de tous un travail long et acharnĂ©. La bontĂ© est, de toutes les qualitĂ©s morales, celle dont le monde a le plus besoin, or la bontĂ© est le produit de l’aisance et de la sĂ©curitĂ©, non d’une vie de galĂ©rien. Les mĂ©thodes de production, modernes, nous ont donnĂ© la possibilitĂ© de permettre Ă  tous de vivre dans l’aisance et la sĂ©curitĂ©. Nous avons choisi, Ă  la place, le surmenage pour les uns et la misĂšre pour les autres en cela, nous nous sommes montrĂ©s bien bĂȘtes, mais il n’y a pas de raison pour persĂ©vĂ©rer dans notre bĂȘtise indĂ©finiment. Que cet Éloge de l'OisivetĂ© soit porteur d'un message rĂ©solument pacifiste n'est pas anodin d'une part, il correspond aux convictions de son auteur et d'autre part, Ă  cette pĂ©riode de l’entre-deux guerres, en plein milieu de la Grande DĂ©pression, le chĂŽmage augmente fortement aux États-Unis, puis en Europe, suite au krach boursier du fameux jeudi noir. Libre penseur et activisteHomme politique engagĂ©, pacifiste convaincu lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, Bertrand Russell, alors socialiste modĂ©rĂ©, opte pour une non intervention relative pendant la Seconde Guerre mondiale. Outre ses activitĂ©s politiques, il fut un grand mathĂ©maticien et un enseignant de premier ordre dans de nombreuses et prestigieuses universitĂ©s. Son Ɠuvre est immense car multidisciplinaire et comprend Ă©galement des romans et des nouvelles. En 1950, Bertrand Russell reçut le Prix Nobel de littĂ©rature, en particulier pour son engagement humaniste et Ă©galement comme libre-penseur. Pour anecdote, en septembre 1961, Ă  l'Ăąge de 89 ans, Russell se retrouva emprisonnĂ© pendant sept jours Ă  la prison de Brixton pour "violation de la paix". Le philosophe quinquagĂ©naire fĂ»t arrĂȘtĂ© aprĂšs avoir pris part Ă  une manifestation anti-nuclĂ©aire Ă  Londres. Le magistrat jugeant l’affaire, offrait Ă  Russell l'exonĂ©ration de sa peine de prison Ă  condition qu'il promette devant la cour d'adopter une "bonne conduite", ce Ă  quoi Bertrand Russell rĂ©pondit "Non, je ne veux pas." Le 2 fĂ©vrier 1970, Bertrand Russell mourut de la grippe prĂšs de Penrhyndeudraeth, au Pays de Galles. Biographie philosophique sĂ©lective Éloge de l’OisivetĂ©, Bertrand Russell, aux Ă©ditions Allia. L'Alphabet du bon Citoyen & AbrĂ©gĂ© de l'Histoire du Monde, Bertrand Russell, aux Ă©ditions Allia. Essais sceptiques, Bertrand Russell, Belles Lettres, 2011 Le cĂ©lĂšbre texte qui valut Ă  Russell son prix Nobel en 1950. Histoire de la Philosophie occidentale. En relation avec les Ă©vĂ©nements politiques et sociaux de l'AntiquitĂ© jusqu'Ă  nos jours, Bertrand Russell, aux Ă©ditions des Belles Lettres, 2011. Pour aller plus loin et autrement avec Bertrand RussellLa Petite Philo par Thibaut de Saint-Maurice Pourquoi avons-nous des prĂ©jugĂ©s ? Vous trouvez cet article intĂ©ressant ? Faites-le savoir et partagez-le. Bonjour j'ai vraiment besoin d'aide pour ce commentaire j'ai vraiment du mal. Je ne sais pas par quoi commencer. Vous ĂȘtes ma derniĂšre chance. Merci d'avance. Voici le texte De toute Ă©vidence, s’ils avaient Ă©tĂ© laissĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, les paysans des collectivitĂ©s primitives ne se seraient jamais dessaisis du maigre excĂ©dent qui devait ĂȘtre consacrĂ© Ă  la subsistance des prĂȘtres et des guerriers, mais aurait soit rĂ©duit leur production, soit augmentĂ© leur consommation. Au dĂ©but, c’est par la force brute qu’ils furent contraints de produits ce surplus et de s’en dĂ©munir. Peu Ă  peu cependant, on s’aperçut qu’il Ă©tait possible de faire accepter Ă  bon nombre d’entre eux une Ă©thique selon laquelle il Ă©tait de leur devoir de travailler dur, mĂȘme si une partie de leur travail servait Ă  entretenir d’autres individus dans l’oisivetĂ©. De la sorte, la contrainte Ă  exercer Ă©tait moindre, et les dĂ©penses du gouvernement en Ă©taient diminuĂ©es d’autant. Encore aujourd’hui, 99 % des salariĂ©s britanniques seraient vĂ©ritablement choquĂ©s si l’on proposait que le roi ne puisse jouir d’un revenu supĂ©rieur Ă  celui d’un travailleur. La notion de devoir, point de vue historique s’entend, fut un moyen qu’ont employĂ© les puissants pour amener les autres Ă  consacrer leur vie aux intĂ©rĂȘts de leurs maĂźtres plutĂŽt qu’aux leurs. Bien entendu, ceux qui dĂ©tiennent le pouvoir se masquent cette rĂ©alitĂ© Ă  eux-mĂȘmes en se persuadant que leurs intĂ©rĂȘts coĂŻncident avec ceux de l’humanitĂ© tout entiĂšre. C’est parfois vrai les AthĂ©niens qui possĂ©daient des esclaves, par exemple, employĂšrent une partie de leurs loisirs Ă  apporter Ă  la civilisation une contribution permanente, ce qui aurait Ă©tĂ© impossible sous un rĂ©gime Ă©conomique Ă©quitable. Le loisir est indispensable Ă  la civilisation, et, jadis, le loisir d’un petit nombre n’était possible que grĂące au labeur du grand nombre. Mais ce labeur avait de la valeur, non parce que le travail est une bonne chose, mais parce que le loisir est une bonne chose. GrĂące Ă  la technique moderne, il serait possible de rĂ©partir le loisir de façon Ă©quitable sans porter prĂ©judice Ă  la civilisation. La technique moderne a permis de diminuer considĂ©rablement la somme de travail requise pour procurer Ă  chacun les choses indispensables Ă  la vie. La preuve en fut faite durant la guerre. Au cours de celle-ci, tous les hommes mobilisĂ©s sous les drapeaux, tous les hommes et toutes les femmes affectĂ©s soit Ă  la production de munitions, soit encore Ă  l’espionnage, Ă  la propagande ou Ă  un service administratif reliĂ© Ă  la guerre, furent retirĂ©s des emplois productifs. MalgrĂ© cela, le niveau de bien-ĂȘtre matĂ©riel de l’ensemble des travailleurs non- spĂ©cialisĂ©s cĂŽtĂ© des AlliĂ©s Ă©tait plus Ă©levĂ© qu’il ne l’était auparavant ou qu’il ne l’a Ă©tĂ© depuis. La portĂ©e de ce fait fut occultĂ©e par des considĂ©rations financiĂšres les emprunts donnĂšrent l’impression que le futur nourrissait le prĂ©sent. Bien sĂ»r, c’était lĂ  chose impossible personne ne peut manger un pain qui n’existe pas encore. La guerre a dĂ©montrĂ© de façon concluante que l’organisation scientifique de la production permet de subvenir aux besoins des populations modernes en n’exploitant qu’une part minime de la capacitĂ© de travail du monde actuel. Si, Ă  la fin de la guerre, cette organisation scientifique laquelle avait Ă©tĂ© mise au point pour dĂ©gager un bon nombre d’hommes afin qu’ils puissent ĂȘtre affectĂ©s au combat ou au service des munitions avait Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e, et si on avait pu rĂ©duire Ă  quatre le nombre d’heures de travail, tout aurait Ă©tĂ© pour le mieux. Au lieu de quoi, on en est revenu au vieux systĂšme chaotique oĂč ceux dont le travail Ă©tait en demande devaient faire de longues journĂ©es tandis qu’on n’abandonnait le reste au chĂŽmage et Ă  la faim. Pourquoi ? Parce que le travail est un devoir et que le salaire d’un individu ne doit pas ĂȘtre proportionnĂ© Ă  ce qu’il produit, mais proportionnĂ© Ă  sa vertu, laquelle se mesure Ă  son industrie.

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